Entrepreneures, dépassez les freins !

Rapide panorama des idées reçus et freins à l’entrepreneuriat féminin, et des solutions possibles afin de faciliter l’entrepreneuriat aux femmes.

L’entrepreneuriat féminin renferme un paradoxe : les femmes sont moins nombreuses à se lancer dans une démarche d’entrepreneuriat que les hommes (au niveau national, seuls 30 % des créateurs d’entreprises sont des femmes et elles ne sont que 9 à 11 % dans les start-ups innovantes), mais les statistiques montrent que les entreprises créées et dirigées par des femmes affichent une rentabilité opérationnelle supérieure à celles dirigées par les hommes (8 % pour les femmes contre 5,7 % pour les entreprises dirigées par des hommes).

Ce paradoxe peut s’expliquer par les nombreux freins qui viennent entraver les démarches entrepreneuriales. Ces freins peuvent être personnels, intérieurs, mais ils peuvent aussi bien sûr venir de l’extérieur, de notre société, de ses codes, et notamment les inégalités hommes-femmes dans le monde professionnel.

L’accès au financement

C’est un fait : les femmes entrepreneures ont plus de difficultés à accéder au financement de leurs projets professionnels. D’un côté, les banques sont plus frileuses lorsqu’il s’agit de femmes : d’après les statistiques, le taux de rejet de crédit bancaire, de 2,3 % pour les hommes, atteint 4,3 % pour les femmes. Les femmes demandent globalement moins de prêts ou des prêts moins importants, et les projets portés par les femmes requièrent, en général, un capital initial plus faible. Ainsi, elles sollicitent moins le levier bancaire, car les dispositifs d’aides publiques existants et leurs fonds propres suffisent. Cette réalité est principalement due aux secteurs d’activité choisis par les femmes qui nécessitent moins de capitaux, notamment dans la phase d’amorçage.

Il peut également y avoir une ambition de départ moins forte, en raison d’une aversion pour le risque financier parfois plus présente chez les femmes, une peur de la perte d’équilibre au niveau du budget familial par exemple…

Quelle que soit la raison, l’accès au financement ne doit pas être un problème pour les femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat. Que ce soit en partenariat avec des organismes financiers dédiés, un financement familial ou participatif type crowdfunding, des subventions ou des aides financières à la création d’entreprise pour les femmes, de nombreuses options s’offrent aux femmes pour contourner les difficultés.

Découvrez les solutions proposées par la CCIAMP pour faciliter l’accès des femmes entrepreneures au financement.

Des secteurs d’activités plutôt féminins

Il existe une véritable spécificité féminine en matière de secteurs d’activité qui reflète l’image de la segmentation des métiers selon le genre sur le marché du travail. Les femmes ont plutôt tendance à entreprendre dans certains secteurs d’activité bien définis. Elles représentent 75 % des activités liées à la santé humaine et l’action sociale, 68 % des autres activités de services ou encore 48 % des activités en lien avec l’enseignement (selon l’enquête Sine 2018 de l’INSEE).

Certains secteurs restent très masculins, tels que le bâtiment, les biens et équipements, la réparation ou encore le pétrole. En 2019, les femmes ne représentent par exemple que 7,7 % des dirigeants d’entreprise dans le domaine du bâtiment.

Pour autant, cela ne signifie pas que les autres secteurs ferment leurs portes à l’entrepreneuriat féminin. De plus en plus de femmes entrepreneures prennent la direction de structures, avec succès, dans des domaines jusque-là dominés par les hommes, tels que les secteurs de l’automobile ou de l’industrie agroalimentaire.

La conciliation vie professionnelle / vie personnelle et le manque de temps

Selon les statistiques, 34 % des femmes considèrent qu’entreprendre exige un volume horaire et une implication personnelle plus importants qu’une activité salariée.

Le manque de soutien de l’entourage, les gardes d’enfants, les implications associatives, l’organisation familiale… représentent parfois un frein sur l’emploi du temps et la gestion de l’entreprise.

La question de l’articulation entre vie privée et vie professionnelle est donc une inquiétude récurrente pour les femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat.

Pour dépasser ces craintes, il est possible d’envisager ces quelques solutions et conseils :

  • Organiser son temps et optimiser son énergie : travailler intensément la semaine et couper le week-end, ou au contraire terminer plus tôt en semaine, mais continuer de travailler le week-end…
  • Gérer son temps et travailler autrement : home office, changement d’horaires, temps partiel… selon les modalités qui conviennent à votre organisation familiale.
  • Savoir fixer des limites : ne pas rentrer trop tard chez soi, éviter de ramener du travail à la maison, couper les appels et les mails après une certaine heure…
  • Apprendre à déléguer et à faire confiance : recevoir le soutien de son conjoint et de sa famille, répartir les obligations familiales du quotidien, demander de l’aide à ses proches, parler de ses projets professionnels et demander des conseils…

Pour dépasser cette crainte, il est possible d’organiser au mieux son quotidien afin de ne pas sacrifier un pan de sa vie au profit d’un autre. À vous de décider si vous préférez travailler intensément la semaine et couper le week-end, ou au contraire terminer plus tôt en semaine, mais travailler un petit peu le week-end ? Vous est-il possible de déléguer certaines tâches du quotidien – aides parentales, aides domestiques – pour vous concentrer sur l’essentiel ? Autant de questions et options auxquelles vous seules pouvez répondre afin de concilier au mieux vos aspirations personnelles et vos ambitions professionnelles.

Le manque de confiance en soi et en sa capacité à entreprendre

Doutes sur leurs « capacités à faire » et à réussir, peur de l’échec, besoin de sécurité… Les statistiques montrent clairement le manque de confiance des femmes en elles-mêmes et leurs projets entrepreneuriaux. Alors que paradoxalement, les créatrices d’entreprise sont généralement plus diplômées que les créateurs selon l’INSEE.

Ces phénomènes et questionnements, exprimés par de nombreuses femmes, s’incarnent dans le fameux « syndrome de l’imposteur » : « l’impression de ne pas être légitime, de ne pas avoir les compétences nécessaires pour avancer ».

Il s’agit de croyances limitantes qui empêchent les porteuses de projet à se lancer. Il est important d’arrêter de se focaliser sur ses peurs, de bien d’entourer et de se faire accompagner et/ou coacher.

Le manque de soutien et de réseau

Le manque d’informations, le sentiment de solitude, le besoin d’appui, le manque de contacts ou de réseau… sont des difficultés régulièrement citées par les femmes lorsqu’il s’agit d’entreprendre. Des difficultés qui peuvent se transformer en véritables freins à l’entrepreneuriat si elles ne sont pas dépassées. Pour cela, il est conseiller aux femmes entrepreneures de s’entourer, afin de rencontrer les interlocuteurs et les interlocutrices qui sauront les accompagner dans la réussite de leurs projets professionnels.

La mise en réseau dans la création d’entreprise est donc très importante pour les femmes entrepreneures. Pour répondre à ces problématiques, plusieurs solutions sont conseillées : intégrer des réseaux de femmes entrepreneures et des clubs d’entrepreneurs, se faire accompagner par les structures locales, rencontrer des personnes avec des projets similaires, rejoindre des groupes dédiés sur les réseaux sociaux…

Découvrez les solutions proposées par la CCIAMP pour se faire accompagner et s’entourer lorsqu’on est une femme entrepreneure.