Rencontre avec Magali Payen, fondatrice de Mag Design une entreprise de design industriel implantée au Technopole de l’Arbois à Aix-en-Provence.

Au cœur de l’événement Ose le Cercle Business des Entrepreneures, nous avons eu le privilège de rencontrer Magali Payen, une entrepreneure passionnée et visionnaire qui nous a livré un aperçu de son parcours entrepreneurial. Au cours de notre entrevue, nous avons exploré les défis, les réussites et les leçons précieuses qu’elle a tirées de son expérience en tant que femme entrepreneure…

La question cruciale de mon projet de création d’entreprise a été “est ce que je vais arriver à vivre de mon métier ?”. Magali PAYEN fondatrice de Mag Design

Quel est ton parcours professionnel ?

J’ai fait mes études à L’ENSAAMA – École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art à Paris dans le 15ème pour être Designer Concepteur Industriel. C’est une formation que j’ai adorée. En complément de la formation de concepteur industriel, nous étions en contact permanent avec les formations spécifiques tels que les métiers de la céramique, verrerie… où nous menions des projets communs. Nous avions à disposition un atelier de prototypage où nous pouvions donner vie à nos concepts.. Après cette formation j’ai trouvé un poste de Designer dans une agence de design parisienne, FTI Design, spécialisée dans la conception de produits médicaux, où nous élaborions des designs pour des incubateurs de laboratoire, ….J’y suis restée 3 ans. Puis avec mon mari nous avons décidé de déménager à Lyon pour élever nos enfants en dehors de Paris. A Lyon il y avait très peu d’opportunités sur le poste de Product Designer que je recherchais, j’ai donc décidé de me lancer en freelance.

Comment s’est passé ton démarrage entrepreneurial ?

Cela a été très rude car il fallait prospecter de nouveaux clients, sans carnet d’adresse. J’ai eu un gros travail pour me faire connaître. De plus dans le milieu du design industriel, les gens ne viennent pas du tout à nous. J’ai eu beaucoup de prospection téléphonique à faire avec beaucoup de barrage et de refus. A 26 ans, en plus d’être entière, je le vivais très mal ! C’est là que j’ai connu la CCI de Villefontaine qui m’a bien aidé à l’ouverture. Ils organisaient des actions collectives sur l’éco-conception, des formations et des rencontres avec l’ADEME. Il y avait aussi des aides financières pour les porteurs de projet. Cela m’a bien aidé à développer mon réseau sur Lyon. En 2014 mon mari a été muté dans le Sud de la France où je l’ai suivi.

Où en es-tu de ton projet d’entreprenariat dans le Sud ?

A mon arrivée en 2014 dans la région, j’ai éprouvé quelques difficultés à travailler de la maison et à attirer de nouveaux prospects. D’ailleurs je n’ai pas eu l’idée de me rapprocher de la CCI Aix-Marseille-Provence à ce moment-là. J’ai eu l’opportunité de redevenir salariée dans un bureau d’études en tant que Responsable du Design en collaboration avec une dizaine d’ingénieurs. Cela m’a redonné le goût du travail en équipe, de travailler à l’extérieur et avoir un salaire fixe. L’aventure a durée jusqu’à 2020 et on s’est séparé dans un commun accord.

C’est à ce moment là que j’ai décidé de remonter ma société, car ma devise est « entrepreneur un jour, entrepreneur toujours ». Quand j’ai démarré mes démarches pour créer mon entreprise, j’ai eu l’opportunité de rencontrer Frederic Guilleux, directeur du Technopôle de l’Arbois qui voulait ouvrir un centre de prototypage. Cette idéation a finalement abouti sur un centre de développement pour aider les startups à développer leur produit.

La question cruciale de ce projet de création d’entreprise est « est ce que je vais arriver à vivre de mon métier ? »

Avec le Covid, les formalités du Greffe ont pris énormément de temps. Nous avons projeté avec l’expert-comptable un chiffre d’affaires de 30K€ pour la première année. J’ai réussi à faire 75K€, ça a été super positif et j’ai appris à déléguer, notamment avec un expert-comptable qui m’a conseillé pour choisir mon statut juridique. J’hésitais beaucoup. On a beaucoup échangé sur la question, et il est très pédagogue car il te fait parler jusqu’à ce que tu arrives toi-même à la décision finale. Le choix du statut juridique s’est donc porté vers une SASU. Je vais peut-être basculer en SARL, on refera ce point en janvier. Si je veux continuer à me développer l’année prochaine et embaucher, il est nécessaire que je change de statut.

C’est dans cette optique de développement de mon entreprise que j’ai participé à l’événement d’OSE le cercle business des entrepreneures à Aubagne…

Qu’est ce qui te fait vibrer en tant qu’entrepreneur ?

J’aime bien aller à la rencontre des personnes qui pourraient avoir besoin des services de l’agence. J’aime bien partager ma vision de l’agence avec mes collaborateurs, que nous avancions ensemble sur la stratégie de l’entreprise. J’aime mettre ma passion au service de mon entreprise. Je me suis entourée d’une équipe de designer industriels, chacun avec son univers qui nous permettent d’être force de proposition pour nos clients. Je ferai tout pour faire monter mes salariés en compétence pour toujours aller vers le haut, ensemble.

Comment tu as vécu ta journée Ose ?

J’ai trouvé cette journée géniale ! Peut-être je vais m’amuser à pitcher pour le prochain événement OSE !. Ce que j’ai apprécié le plus lors du concours de pitch, c’est le côté bienveillant. C’était vraiment agréable. Cela m’a rassuré pour me challenger au prochain évènement OSE!

Je m’inspire ainsi des femmes entrepreneures de la région. L’an passé j’avais bien aimé le pitch de Maëva Bentitallah de Clever Beauty. Marion Canale et Solena Canale Parola fondatrices de CEARITIS Start-up proposant des solutions de biocontrôle contre les ravageurs arboricoles sont très actives à la Technopole de l’Arbois ! Les filles s’investissent aussi beaucoup dans la French Tech. C’est très inspirant, car il faut dire qu’encore maintenant, les femmes ont du mal à parler d’argent. Quelquefois elles ont fait leur preuve et n’osent tout simplement pas demander. C’était mon cas plus jeune d’ailleurs, limite je n’osais pas envoyer mes factures sur un travail qui avait pourtant été effectué ! J’ai l’impression que les femmes entrepreneures portent encore quelquefois le poids du syndrome de l’imposteur qui les poursuivent par rapport aux croyances passées. Maintenant ça va mieux pour moi, j’ai l’énergie d’une lionne !

Je suis venue vers OSE ! car mon objectif est de développer mon réseau et mon activité dans le Sud et d’embaucher 1 à 2 personnes dans les années à venir, pour être 10 maxi dans l’agence. J’ai l’impression qu’une agence plus conséquente me ferait perdre le lien privilégié que j’ai tissé avec mes clients.

La CCI propose des services d’accompagnement ? les connais-tu ? de quoi aurais tu le plus besoin en termes d’accompagnement ?

Lorsque j’étais implantée en Auvergne Rhône-Alpes, j’ai eu l’occasion d’être accompagnée par la CCI, c’est très appréciable pour rencontrer des chefs d’entreprises de toutes tailles. J’ai eu l’occasion de participer à des prix et des trophées de l’innovation ou des challenges pour par exemple venir au travail sans voiture. Du covoiturage etc…cela m’a permis de faire des rencontres business très enrichissantes.